IRONMAN BARCELONE

Baptiste, ancien basketteur de haut niveau, possède des qualités physiques intrinsèques impressionnantes. Hyper assidu à l’entraînement, il fait partie de ces athlètes faciles à coacher, avec un gros potentiel, une capacité exceptionnelle à encaisser le volume, et une discipline de fer.

Arrivé à Barcelone après une progression fulgurante et avoir rempli tous ses objectifs de la saison, cet Ironman était la cerise sur le gâteau, l’aboutissement d’un projet fou, à l’image du bonhomme.

 

Après huit mois d’entraînement intensif sans relâche, Baptiste aborde l’Ironman de Barcelone avec une motivation immense et une pointe d’appréhension. “J’avais peur d’être déçu de moi”, confie-t-il. “Au début, mon seul objectif c’était de finir. Mais à force de bosser dur, j’avais envie de performer.

Le matin de la course, la mer est agitée, les vagues sont puissantes, mais la combinaison est autorisée : un premier soulagement. Dans le sas, la tension est palpable. Il se place dans le groupe des 1h10, un peu plus ambitieux que son niveau estimé, pour éviter d’être gêné.

Dès les premiers mètres, la nage est mouvementée, puis le calme revient. “Après 500 mètres, j’ai trouvé ma glisse. J’avais l’impression que je pouvais nager toute la journée.

Baptiste sort de l’eau en 1h12, lucide, frais et concentré. Une première étape parfaitement maîtrisée. “Je me sentais bien, pas essoufflé, pas désorienté… prêt à attaquer la suite.

 

La transition démarre avec un petit accroc : une chute en attrapant le vélo et un bidon cassé. Un détail, mais qui met un léger coup de pression. Très vite, Baptiste reprend ses repères et trouve son rythme. “Je savais pas trop combien envoyer sur 180 km, mais les sensations étaient bonnes. J’étais fier de ma natation, et j’avais envie de continuer sur ma lancée.

Il déroule, seul sur la route, concentré, jusqu’à ce qu’un arbitre le pénalise de trois minutes pour du drafting injustifié. “J’étais hors de moi. Depuis le début, je vois des groupes rouler ensemble, et moi je me fais avoir alors que je suis seul.

Mais plutôt que de s’énerver, il transforme cette pause forcée en opportunité : il s’alimente, s’hydrate, et repart plus fort.

Les kilomètres avancent, la puissance baisse, le moral flanche. “À 150 bornes, je me disais que j’étais en train de foirer mon vélo.” Pourtant, à quelques kilomètres de la fin, il comprend : il est largement en avance sur ses prévisions. “Je visais 5h30, et je me rends compte que je vais poser le vélo en 5h. J’ai les larmes aux yeux, c’était inespéré.

Un moment fort, chargé d’émotion. Baptiste vient de signer un vélo d’anthologie.

 

Le marathon commence avec prudence. Les jambes répondent, le cardio est bon. Baptiste part autour de 4’40/km, lucide mais ambitieux. “Je me sentais bien, mais je savais que ça ne durerait pas éternellement.

Jusqu’au semi, le rythme reste solide. Puis le corps commence à lâcher : les jambes deviennent lourdes, la foulée se désunit. “Je n’avais plus de jambes, mais le cœur allait bien. Je savais que le combat commençait maintenant.

Il alterne marche et course, gère les douleurs, lutte contre lui-même. Puis, au 31ᵉ kilomètre, le déclic : “Je me suis dit qu’il restait 12 bornes. Douze bornes, c’est un footing. Et là, je me suis remis à courir.

À partir de cet instant, Baptiste avance avec la tête. Il court sans regarder les allures, juste avec la conviction d’aller au bout. “Je savais que j’étais en train de faire quelque chose d’énorme.

 

La dernière ligne droite, la foule, la cloche. “J’avais imaginé plein de scénarios, mais au final, je m’arrête devant la cloche et je la sonne de toutes mes forces.

L’émotion explose. Les cris, les larmes, les mains tendues du public. “C’est le moment de ma vie où j’ai été le plus fier de moi. J’ai jamais ressenti ça avant.

Pas pour le chrono, mais pour tout ce que cela représente : huit mois d’efforts, de sacrifices, de doutes, et une détermination sans faille. “C’est juste un événement sportif, mais c’est celui qui m’a rendu le plus fier de moi.

Après la ligne, il s’assoit, incapable de manger, vidé mais apaisé. J’avais juste envie de dormir, mais surtout de partager ce moment avec mes parents et mon coach.

Une fin simple, sincère, à l’image de sa course : humaine, intense et pleine de sens.

Chrono final : 10h22 - Classement : 559/3200 athlètes.

 
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